Les apparences sont trompeuses des fois...

Myu, comme à son habitude, s'était retirée dans la partie la plus calme du train. Elle passait en revue la fiche d'un nouveau personnage qu'elle était censée incarner pour un épisode d'une série moyennement populaire. Pour la nième fois s'affichait devant elle la 'possibilité' de jouer le caractère le moins signifiant. En même temps elle savait très bien qu'elle n'avait jamais vraiment entrepris de grands efforts pour changer la situation. Enfin...si. Si, il y avait eu ce moment où avait cru que tout était envisageable, même ses rêves les plus fous. Mais alors Yasu était apparue dans sa vie. Normalement leur rencontre aurait du la motiver d'avantage alors qu'en vérité c'était loin d'être le cas. Certes, Yasu apportait une richesse inimaginable à son existence, mais également la peur d'être abandonner d'un instant à l'autre. Ses nombreuses escapades avec Shion et à présent avec nana confirmaient cette idée qu'elle s'était faite il y a longtemps: il avait beau exercer une profession sérieuse, sa mentalité et son besoin de liberté se heurtaient à l'idéal de fidélité absolue de Myu. Quel dilemme! Que faire? Il lui était désormais impossible d'accepter des longs tournages dans des grandes villes lointaines de peur que Yasu recommence à voir d'autres filles trop souvent de trop près. Peut-être que finalement Myu aurait préféré d'être comme cette fille blonde assise à l'autre bout de la rangé, sure d'elle, mais mignonne, insouciante, mais ambitieuse, en bref le genre de fille qui réussit toujours tout.
Qu'elle avait tord...

*Tokyo , Tokyo , Tokyo …. * Mikako répétait sans cesse ces mots comme une formule magique qui apaiserait sa souffrance . Depuis qu’elle était dans le train , elle n’avait pas pleuré , elle se retenait … par fierté .D’après elle son premier jour dans la capitale devait se passer sans larmes mais comment ? Comment ne pas pleurer après avoir perdu son bien-aimé . Elle était incapable de se réjouir pour eux bien qu’elle aurait du . Ses parents la trouvaient nombriliste mais comment se réjouir quand on voit ses espoirs encore trop fragiles pour s’envoler sans briser sans même avoir pu voler de ses propres ailes dans un ciel rempli d’amour .

C’était vraiment trop dur l’amour , surtout lorsqu’il n’est pas partagé . Les voir ensemble était trop dur , elle s’était donc éloignée de sa sœur et par la même occasion de sa famille , car les jeunes mariés les fréquentait beaucoup et presqu’à chaque visite parentale , ils étaient là à se bécoter et se dire des douceurs ….Enervée , elle tapa du poing le siège en jurant à voix basse . Ca lui faisait mal , non , pas son poing mais son cœur qu’ils avaient osés détruire une nouvelle fois . C’est fini , l’amour .

Pleurant le plus discrètement possible , (si ôh grand jamais , c’était possible )elle avait la tête sur ses genoux . Elle était pathétique , rien à voir avec celle qui avait posé sur la couverture de Zipper , il y a à peine 5 jours … Ses cheveux retombaient rageusement sur son visage , ce qui augmentait sa sensation d’être pathétique . Elle portait une robe noire aux coutures blanches …. Et des collants blancs ornés de motifs floral noir . et des petites chaussures à talons noires . Et oui , aussi bizarre que ça puisse paraître , même en cas d’urgence suprême , elle avait prit le temps de s’habiller élégamment , quand même elle allait à Tokyo . Cœur brisé ou pas , il fallait être soignée pour un nouveau départ dans sa vie . Enfin telle était la logique (si on peut la considérer logique ) de Mikako .

Les pleurs passés , elle commençait à s’ennuyer , elle regarda alors les gens dans le train , il y avait peu de monde . Quelque personne éparpillées par-ci par-là et sur la même rangée où elle était assise , il y avait une jeune femme . Surement de son âge ,à en juger de son visage fin et de la lassitude ou la concentration qui se lisait dans ses yeux . Elle lisait un espèce de livre comme un script … Miko-chan se baissa et essaya de lire la couverture sans succès et se leva juste assez pour que la principale concernée voit ses yeux et dit d’un ton curieux et intéressé :


Qu’est ce que vous lisez ?