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 Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE]

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Isaac Mugen
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Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE] 111224083332585100


    Hey hey, my my
    Rock and roll can never die
    There's more to the picture
    Than meets the eye
    Hey hey, my my ♪

     

    L'air était chaud. Les pierres du vieil opéra luisaient au soleil comme brûlaient les visages perlés de sueur. Isaac s'était posé un banc, et attendait ce qu'il pensait être son heure. Aujourd'hui n'était pas ordinaire. Trop de bruit, trop de fatigue : trop de tout. La chaleur l'engourdissait, et même ses clopes avaient un parfum de je-ne-sais-quoi d'anormal. Un goût aride. Un goût de cramé, avec deux heures d'avance cette fois. L'erreur n'était plus humaine. Et justement, il allait en avoir bien besoin de son humanité. On l'avait retenu pour un second passage. Si ça c'était pas une bonne blague ! Aussi, pas question de réitérer le manège de l'autre fois.


    La pluie m'enlise au sol et la poussière du temps me travaille l'esprit. Je ne sais plus. Je ne sais plus si j'ai su. Parfois, vous voyez, je pense que je n'aime vraiment rien ni personne. Un peu comme une machine à sous, le destin, le hasard ou la chance du fossoyeur. J'aurais pu être autre; Ismaël, Noha ou Pierre. S'il n'avait pas été fou. Angelo. Peut-être que les choses seraient foutues autrement. Peut être que Dieu aurait été indulgent, vous ne croyez pas ?
    La ville transpire, les plafonds pourrissent, je ne parviens pas à trouver le silence du rêve, néant du sommeil. Vous comprenez mon père ? Je ne peux m'évader de moi-même.


    Isaac s'éveilla en sursaut. Il s'était assoupi, encore mal remis de la soirée de la veille, longue et arrosée, et ratée de surcroît. Il pleuvotait doucement. La chaleur
    s'était mué en fraicheur nocturne agréable, et le soleil brûlant en crachin crépusculaire. La nuit jettait son emprise sur les lieux et leurs âmes, tandis que les ombres inondaient l'espace. Elles étaient partout, elles envahissaient tout : les bancs, les cafés, les hôtels et les Hommes. Elles étaient maîtresses de la ville.

    Désormais, il avait non pas une, mais cinq minutes de retard. Alors qu'il saisissait son sac haillonneux, Isaac s'élançait en intrépide vers l'opéra, ou une masse effrayante attendait. Edogawa était réglé à la minute près : un grand nombre de représentations, parfois de jour comme de nuit, à tout horaire. Voilà la raison certaine de ce rafût. Un profil particulier se démarquait dans l'assemblée : une foule d'adolescents, d'une mixité et originalité rares. De la petite fille modèle à la punk fière, entre decoras, industrial lolitas ou encore visuals, cybers et gothiques : une multitude de styles éclatants, expressifs et singuliers se rencontraient. Réunir les âmes, au-delà des contrastes et apparences, quoi de plus grand, honorable, bref, génial ?

    Comme Isaac s'approchait du bâtiment, un vacarme instense et accablant l'asphyxiait. Des jeunes filles couraient de tous côtés, et leurs robes aux teintes folles coloraient l'espace en points lumineux. La pluie ne semblait pas les gêner dans leurs danses euphoriques. Isaac écrasa sa clope contre le sol, sentant au fond de lui ses veines grossir et éclater. Le vieux avait un peu poussé sur la dose. Alors qu'il relevait la tête, un polichinelle à la chevelure de feu le surprit, le figeant de stupeur.

    - Bouh. C'est pas bien de fumer, lâcha-t-il avec nonchalence. Isaac bondit.


    - Rah...Putain ! Vous êtes qui, vous...!?


    - C'est très mauvais pour le coeur, vous savez, fumer.


    - Je...Pardon ?!


    - Nerveux, hein !, continuait le farceur, pilant davantage la cigarette qui soufflait encore.



    Malavisé, Isaac se releva si brusquement qu'il fichu sa main sur un morceau de verre solitaire. La plaie n'était pas bien grande. Une petite piqure, un peu de rouge. Un juron lui échappa une fois de plus, mais il n'eut pas le temps de sentir le mal : l'étrange personnage, frénétique, s'était avancé vers lui frontalement, avant de poser un doigt futé sur les lèvres du jeune homme. Chut !, murmura l'individu au sourire insolent.


    Un paradoxe. Ne dépassant probablement pas la trentaine, il avait le visage pâle comme neige, une chevelure aussi brûlante que le feu. Avenant, trop, criant la folie, beaucoup trop.
    Une petite croix lui tombait de l'oreille, ainsi qu'une multitude de piercings, comme un excessif noeud jaune lui entourait le cou. Un col jabot parsemé de dentelle, de frous-frous et autres broderies distinguées ornaient son buste, aéré d'un manteau pourpre et aubergine. Des yeux mauves, couleur de jalousie, de mort et d'envie. L'image d'un pantin désarticulé, à mi-chemin entre beauté victorienne et esthétique punk. Un jeu pour enfant. Un jouet inquiétant.

    - Je suis votre incroyable, merveilleux et divin guide spirituel de ce jour ! Je suis votre As, votre atôut peut-être, le grain de sable de cette machine infernale, sûrement !...Je suis votre cher et désiré... ami ! L'homme se tourna vers la jeune femme qui se tenait près de lui ...Bonjour, Mademoiselle Shimazu je présume ? Il se baissait alors, et s'inquiéta d'un baise-main délicat. En espérant que vous ayez un jour agréable en mon aimable compagnie, Mademoiselle. ...Ah ah, je m'envole ! D'autres candidats pour le peloton des exécutants ? Allez, allez, approchez, n'ayez pas peur jeunes oisillons ! Comme envoûté, son regard s'arrêta net sur le motard à ses côtés. Oh, joli collier, c'est... brillant ! M. Muyuujukkuu, si je ne m'abuse ? Muyukku ? Muyuujikku ? Enfin... Muyu ira très bien, n'est-ce pas ? Donc, maintenant, je crois que nous avons terminé... Oh non, il nous manque un petit oiseau, Mugen, Muguet, Mugen ! Isaac s'approcha de l'étonnante personne, plus que décidé. Ah... Je vois. Le névropathe. Et bien...commençons !

    Isaac, stupéfait, n'eut mot à rétorquer. L'homme parlait avec éloquance, d'une voix aussi claire que sinueuse, magnifiant ses dires en gestes larges. La parole lui était facile et le mot vif. Il avait comme des tocs, des fulminations inattendues. Il gesticulait dans tous les sens, furieusement, répétait ses propos comme un acteur en jeu, comme un gosse sur le point d'éclater. Ce type au rire troublant ne semblait avoir aucune distance, aucune limite.

    - Ne soyez pas si timides ! Ou vous risquez d'avoir quelques... soucis hi hi hi ! Comme vous le remarquez, si tant est que vous l'ayez remarqué, le sujet de votre visite d'aujourd'hui, Mr. Okasaki, est absent. Pour le moment, bien sûr. Vous êtes donc tout à moi..., s'amusait-il avec les cheveux du jeune homme. Mais rassurez-vous ! Vous le retrouverez bientôt. Ce n'est pas que je ne me plais pas avec vous, mais vous comprenez ma chère, le baby-sitting, ce n'est pas pas trop mon genre d'affaire, chuchota-t-il aux yeux de la jeune femme, avant de déclarer tout haut : Ne faites pas ces têtes de jeunes naïfs, vous verrez, nous allons bien nous amuser ensembles ! On ne vous a jamais dit que le rire pouvait tout guérir ?, lança-t-il à l'intention d'Isaac. Enfin. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais laissé naviguer dans cette confusion anarchique et magnifique, mais, voilà le plan : cette audition n'est pas comme les autres, non, et attendez-vous... Au pire hi hi ! Non, sérieusement, car je parle toujours avec sérieux, savez-vous que j'ai moi-même participé à un casting, autrefois ? Oh bien sûr, c'était plus modeste, oui, certainement, songea-t-il avec fausseté. Vous savez ce qu'ils m'ont dis ?, se pencha-t-il vers le motard. Que j'étais trop optimiste ! Optimiste ! Trêve de plaisenteries. Tout de suite, maintenant, immédiatement, je vous amène dans un Opéra Medames et Messieurs, ou se déroulera, en fanfare j'ose croire, l'examen.
    Lieux mythique, mysthique, magique, vous l'honorerez avec classe, je l'espère ! Un Opéra, c'est un lieu de culte, un lieu sacré, un lieu ou musique rime avec Beauté, soutenait-il à l'égard des participants. A votre arrivée, vous serez dirigé pour l'épreuve de vérité. Alors, pitié, décoinçez-vous que diable !

    D'un bruit grave, l'énigmatique personnage ouvrait alors une porte obscure, d'ou s'imposait une pièce de très petite taille, froide et ténébreuse. Allez !, insistait-il.



    - Bien !, marqua-t-il une pause. Non, non ! Vous n'allez pas ensembles. Trois portes, trois passages. Ne vous inquiétez pas, rien de grave. Farce de comédiens !, riait-il. Qu'est-ce que je m'amuse... Comme un fou. Un... fou hi hi ! Bref. D'ici, le jeu débute. Avancez chacun de votre côté, nous retrouverons peut être en route. Bon, d'accord, c'était mon idée, je l'avoue. Haïssez-moi, moi, moi ! ...Bonne idée, n'est-ce pas ? Par tous les dieux de l'Amer, ayez un peu d'imagination ! Il faut être voyant. Vous êtes des musiciens, autrement dit, porteurs d'une science extraordinaire. Une science au-delà du machinal, au-delà des choses itératives et mécaniques de ce monde. Imaginez, vous vous apprêtez à rassasier une foule délirante. ...Savez-vous que méditer avant un show peut être très profitable ?, indiqua l'homme au sourire malin. Allez, d'après vous, ma chère...






    _______
    Les souvenirs moroses s'échappent tels des songes.





    The king is gone but he's not forgotten
    This is a story of a Johnny Rotten
    It's better to burn out than it is to rust
    The king is gone but he's not forgotten


     

    Le corridor, d'inspiration française, était jonché de moulures aux accents baroques, ou se nichaient créatures extraordinaires et fantastiques du folklore japonais. Antique aile du bâtiment, cette allée mystique offrait une atmosphère troublante, celle d'un autre temps, d'une autre époque. Les morceaux d'une tapisserie rouge sang s'arrachaient de part et d'autre sur les murs usés, armés de miroirs de toutes tailles et motifs originaux. De vieux prospectus s'entassaient, ventant les mérites de spectacles et compagnies passées. Isaac adorait décortiquer du regard ces frasques chargées en histoires et mystères, gravées de symboles, chimères et autres personnages incertains. Il était étrangement bien, dans la tension palpable qui s'offrait à lui.

    Un sentiment d'amertume écuma ses lèvres. Il retira sa main des affiches, et son visage se fixa en un rictus de frayeur. Il recula violemment, si bien qu'il senti le mur derrière lui l'engloutir presque. Une douleur dans la nuque le paralysa pendant quelques instants, mais il n'en souffra pas, encore secoué par ce qui l'avait effrayé. Entre un samouraï et un Susanoo, le pantin psychédélique avait surgit, comme un clown de boîte à surprise.

    - C'est par là, dit-il en riant, par là.

    Isaac s'arrêta quelques minutes, reprenant pied face à la surprise de cette marionnette pathétique et fascinante. Décidément, il m'aime bien celui-là, pensa le jeune homme.

    - Je sais. Merci, répondit-il séchement, tentant de garder son calme.


    L'homme s'exclamait alors, le même sourire espiègle suspendu aux lèvres, exposant des dents plus blanches que nature, à mesure que sa large bouche s'étirait :

    - Tu sais, comme toi, parfois je me dis que j'ai comme une balle dans la tête. Je suis peut être né dans le mauvais sens. Je comprends les choses de l'autre côté, à l'envers... Tu vois, je m'amuse des visages égarés de ces gens dans le métro, craintifs et tellement loin de ma réalité. Ce jeune qui sirote son alcool sous le regard de la grande Tour, l'étudiante distribuant ses journaux, le petit garçon sur son vélo, cette image sur papier glacé... Isaac le suivait du regard en hypnotisé, sans pouvoir s'échapper de ce sourire maléfique. Alors celui-ci frappa des mains. Et c'est fini ! Knock-out ! Le jeune homme sursautait de nouveau. Ils ne pouvaient pas prévoir, continuait-il, secouant la tête de droite à gauche. L'illusion de contrôler la vie, mais elle leur échappe, comme les mauvaises herbes ! Tu vois gamin, je suis comme toi, au fond, les mauvaises herbes... Je les écrase hi hi hi !

    - Cessez de rire !, avait-il crié.

    Envolé. Le temps d'un regard porté au sol, il avait disparut. Evaporé. Isaac ouvrit les yeux, s'assit sur le plancher craquant, et rêfléchit. L'obscur envahissait l'espace, chaque coin de lumière se muant en antre de noirceur. Ce couloir était long, sinueux, tordu comme le semblait l'être l'incroyable prestidigitateur qui les avait conduit ici. Isaac ne comprenait pas le pourquoi de cette mise en scène, le pourquoi de cet informateur insensé, ce couloir infini, étriqué et désespérement noir. Etait-ce lui ? Il commençait à douter de lui-même. Aurait-il des hallucinations ? Pourtant, il était sec. Du moins suffisamment. Non, c'était sans doute un test. Bien qu'il soit de très mauvais goût. Et à la fois extrêmement jouissif ! Isaac aimait profondément ces lieux ou Mystère était roi, ou le fabuleux se mêlait au réel. Il sentait sa respiration devenir irrégulière, excité par l'adrénaline. La tension transpirait de ces lieux. Il se demandait dans quelle méchante blague il s'était encore fourré, et si les autres étaient déjà arrivés au boût de leur propre tunnel. Cette dernière pensée le motiva, il se remit donc en chemin.


    My my, hey hey
    Rock and roll is here to stay
    It's better to burn out
    Than to fade away
    My my, hey hey



    Une mélodie s'imposait progressivement. Elle s'accélèrait, encore floue mais bruyante, au rythme de son coeur. Ce n'était pas vraiment une mélodie agréable, c'était comme des cris. Des cris qui se transformaient en harmonie étrange, ensembles. Petit à petit. Une drôle de paix le saisissa alors. C'était comme une rennaissance, un nouveau commencement. Comme s'il était resté sur le seuil, aux côtés de l'autre détraqué, sans jamais avancer. Comme si ce clown bizarroïde avait essayé de le pousser, sans jamais y arriver. C'était comme si Susanoo lui-même l'avait guidé, à travers ce couloir de confusions. Isaac sentait l'énergie couler dans tout son corps et le consumer. Une énergie folle.

    Désormais, le bruit de fond avait une raisonnance puissante. Isaac indentifia cette mélodie, alors son coeur s'emballa, et de rire, il explosa. Une porte se dessinait à travers l'obscurité relative de la galerie : il avait comprit. Crétin, se disait-il pour lui-même. Quel abruti ! On a vraiment peur que de soi-même. Il riait à n'en plus pouvoir s'arrêter, tant la situation était ridicule.

    - T'as vraiment un grain dans l'cerveau, ironisait le jeune homme.


    Il se calma du mieux qu'il put.

    Elle n'était pas bloquée, vérifait-il tout de même, elle était prête à être ouverte. Une lumière douce suintait des rainures de cette vieille porte, laissant deviner une liberté prochaine. D'un craquement la poignée grogna, et Isaac esquissa un faible sourire, se retenant terriblement face à une nouvelle et monstrueuse envie de rire.


    You're out of the blue and into the black
    They give you this but you pay for for that


    La foule, dense. Les gens de tout à l'heure. Beaucoup de gens. Les projecteurs éclaboussaient de rouge, de violet et d'orangé l'immense Opéra. Le grain de sable de cette machine infernale. Isaac abandonna un sourire crispé, éprouvé certes, mais un sourire quand même. Des papillons lui picoraient la tête. Il les extrairait, il les ferait chanter. D'un salut amical au public, il prit sa respiration et s'avança sur la scène, apaisé. On ne vous a jamais dit que le rire pouvait tout guérir ?


    And when you die, no you dont come back
    Cos your out of the blue and into the black





    RP concernant l'audition dirigée par Shin Okasaki. Explications.
    Spoiler:


Dernière édition par Isaac Mugen le Jeu 11 Oct - 15:00, édité 4 fois
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Shin'ichi Okazaki

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L'obscurité avait étreint l'enveloppe du jeune homme, dans le giron de la pénombre grandissait son excitation. Bientôt le loup étreint en son sein se libérerait de ses fers, la gueule béante, la mâchoire inférieure rasant la terre et la mâchoire supérieure lacérant les cieux. L'instant qu'il avait mis si longtemps à préparer allait survenir d'un moment à l'autre et il avalerait toute désolation.
Shin avait pris un tel plaisir à orchestrer toute cette mise en scène qu'il n'avait pas pris le temps de prendre des nouvelles de Nobu, en effet, après avoir décidé reprendre momentanément la direction de l'auberge de ses parents suite à un étrange mal contracté par ces derniers, le garçon lui avait annoncé qu'il serait présent pour suivre la seconde partie du casting , cependant , aucune trace de lui dans les parages , peut-être eut-il été prudent de le recontacter pour s'assurer de sa présence, mais le temps avait manqué à l'azuré.

Le garçon avait encore moins pris le temps de s'apitoyer sur son sort à la réception d'un appel quelques heures après son accord passé avec Naoki Fujieda, ce dernier lui annonçant qu'à la suite d'une discussion avec sa femme et à la véhémence de ses propos il se retirait de la formation en construction.
Peut-être Shin avait-il cherché à tromper son ennui Pascalien en réalisant un scénario fantasmagorique pour la seconde partie des auditions.

Cependant, plus l'arrivée des participants se faisait proche, et plus la salle se remplissait d'un empire juvénile à l'anomie stylistique, plus les questionnements du garçon aux cheveux saphirs se faisaient importants. Pourquoi organisait-il tout cela ? Un miracle providentiel lui avait permis de retrouver un batteur en une sorte de diable sauteur au potentiel certain et à la personnalité troublante, mais en quoi une sélection était-elle nécessaire à présent si ce n'est pour se rendre compte une nouvelle fois des talents de chacun.

Tapis dans l'ombre, le jeune homme attendait, sa curiosité poussée à son paroxysme. Du balcon auquel il se trouvait, il surplombait la salle tel Un Dieu gardant l'oeil sur Midgard. Les quidams se faisaient de plus en plus nombreux dans l'assemblée, le maitre de cérémonie n'avait pas fait dans la dentelle.Que penser de tous ces gens ici présents ? Comment diable ce démon avait-il réussi à en réunir autant ?
Sachant se montrer réjoui d'une telle affluence humaine Shin ne pouvait s'empêcher de conserver en lui une sorte de trac, exactement le même que celui qu'il avait réussi à dissimuler aux yeux de tous il y a quelques années dans ce petit studio où il avait été conduit par Nobu, qui n'était encore qu'un inconnu pour lui.

Aujourd'hui l'enjeu était différent, il n'essayait plus d'incarner un groupe, mais tentait de se reforger une renommée. Il ne pouvait se permettre d'essuyer un échec."La pression que confère un public assommant par son nombre, n'est pas supportable par toutes les épaules, c'est confronté à l'armée des ombres que les élus assumeront leurs rôles" Avait-il été judicieux de suivre l'avis de ce dégénéré ? Il était trop tard pour s'interroger et en cet instant il s'agissait de faire face à la situation. Même en position de simple spectateur le jeune homme se mordait les levres quant à la tournure que prendraient les évènement.Avait-il bien fait de laisser ses invités entre les mains de ce Ratatosk à l'esprit déjanté, aux idées machiavéliques, aux intentions obscures ?
Soudain,une effervescence en contrebas attira l'attention du bassiste, une porte venait de s'ouvrir, il tressaillit, brulant d'impatience.Un des convives avait triomphé des entrailles jörmungandesques de l'opéra et faisait maintenant face à la troublante brume réunie en ces lieux.Le spectacle était sur le point de commencer, il restait plus qu'à attendre l'arrivée des deux autres avant qu'il ne puisse enfin prendre en main le reste de la soirée.

Shin reconnut en la personne trônant au centre de la scène,l'outrecuidant Isaac Mugen qui l'avait tant agacé lors de leur précédente rencontre. Shin en vint même à s'étonner quant à sa présence, ce dernier agissant en vrai électron libre lui semblait si imprévisible et si présomptueux. Juger ainsi bon de quitter le lieu des hostilités avant même le verdict restait pour lui incontestablement, une façon emphatique de prendre les autres de haut.
Finalement peut-être le jouvenceau s'était avancé trop vite quant au personnage, sa présence en ces lieux lui attribuaient un aspect positif aux yeux du bassiste, l'ombrageux jeune homme montrait de toute évidence une once d'intérêt quant à l'idée de jouer ses cotés, ce dont Shin n'était pas certain lors de leur discussion devant l'ancien studio privé des blasts.

Trépignant d'impatience, l'azuré s'empara du mégaphone reposant à ses pieds pour le poser d'un geste vif sur ses genoux tremblants d'excitation, scrutant les racines, guettant l'arrivée des deux autres participants, ce soir il était convaincu que le sycophante abattrait pour la première fois son maillet sur la scène japonaise...
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Cela faisait maintenant plusieurs mois que Noriiko habitait à Tokyo. Elle qui avait eu si peur lors de son arrivée, elle qui avait craint de ne pas se montrer digne de rester ici, elle avait finalement réussi à s'acclimater à cette ville grandiose. Même si elle ne s'était pas vraiment fait d'ami, elle avait fait des rencontres qu'elle n'aurait jamais pu faire à Osaka. Au fur et à mesure du temps passé ici, elle se sentait de mieux en mieux. Et même s'il y avait eu des bas, elle se sentait libérée d'un poids. Osaka, sa ville natale, lui semblait loin. La jeune femme avait beaucoup souffert là-bas, mais Tokyo commençait à panser ses plaies. Certes, il faudrait encore du temps avant que son passé ne cesse de la hanter, mais elle se sentait apaisée. Elle savait que son destin se jouait maintenant à Tokyo. Elle qui se sentait écrasée par le poids du passé, par le poids du chagrin, elle parvenait à s'en défaire, petit à petit. Désormais, elle se levait sans avoir peur de ce que la journée allait lui réserver. Elle ne fuyait plus devant les obstacles, même si elle doutait encore beaucoup d'elle-même. Son caractère n'avait cependant pas changé : elle était toujours aussi timide et peu sûre d'elle... Mais un changement était en train de s'opérer en elle. Elle était en train d'évoluer.

Aujourd'hui était un jour tout particulier. Le destin de Noriiko allait peut-être prendre une nouvelle tournure. C'était ce jour-là que se tenait la deuxième audition orchestrée par Nobuo et Shin'ichi, les deux anciens musiciens de Blast. Et la jeune fille avait été sélectionnée avec deux autres candidats pour repasser une seconde fois le casting ! Le jour de la première audition dans le studio privé de Blast, elle avait douté, elle s'était trouvée pitoyable. En fait, elle s'était fait beaucoup de mal pour rien. Et puis, à la fin des passages, alors qu'elle s'apprêtait à repartir, tête basse, Shin'ichi avait annoncé qu'ils voulaient que 3 personnes passent une seconde audition. Et alors qu'elle ne s'y attendait pas, son nom était sorti de la bouche du bassiste. Noriiko Shimazu. Oui, elle avait bien entendu. Elle n'avait pas complétement réalisé sur le coup. Elle était rentrée chez elle, comme si de rien n'était. Et puis, une fois dans son studio, les mots de Shin avaient pris toute leur ampleur. Une vague de bonheur et d'espoir l'avait alors envahie, à tel point qu'elle n'avait pu retenir ses larmes. Seule, dans son 25m², elle avait déversé des torrents de larmes tant cela avait été une surprise. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle était aussi contente. La première fois depuis longtemps qu'elle attendait le lendemain avec impatience. Qu'elle laissait ses larmes couler. Elle avait l'impression d'être acceptée à sa juste valeur dans le milieu qui la faisait tant rêver.

Mais bien évidemment, dès le lendemain, elle retomba sur terre. D'une, parce que ce n'était qu'une audition et qu'elle n'allait pas percer comme ça parce qu'elle avait chanté et jouer un morceau à la basse devant deux musiciens professionnels. Elle avait fini par se convaincre qu'elle ne devait pas trop espérer de cette deuxième audition. Après tout, ce n'était qu'un essai. Elle n'était peut-être pas faite pour ce monde, trop brillant et dans lequel elle passerait de toutes manières inaperçue. Et de deux, parce que ce même jour, elle s'était faite virer de son job de serveuse. Cela l'avait rendu maussade.

Et puis vint cet emploi providentiel. Elle était devenue depuis peu l'assistante de Neru Myuujikku, le gérant d'une boutique de réparation d'instruments de musique. Elle n'avait aucune expérience en la matière, mais ce jeune homme, qui l'avait déjà aidé une fois, accepta pourtant de la former. Cela faisait maintenant quelques temps qu'elle travaillait dans la boutique de Neru. Elle donnait son maximum pour progresser et elle se sentait épanouie dans ce métier. Il lui arrivait même de ne pas faire attention à l'heure et de louper un ou deux cours à la fac... M'enfin, elle continuait d'y aller tout de même ! Ainsi se passait la vie de Noriiko. Tout allait plus ou moins bien et elle s'était rarement sentie comme cela. Une émotion qu'elle n'arrivait pas à qualifier.

Le jour de la seconde audition était finalement venu. Noriiko était excitée et en même temps très stressée. *Et si ça se passait mal ? Et si je me ridiculisais ? Et si je me faisais des illusions? Et si ce monde-là ne voulait pas de moi ?*, se répétait-elle en boucle dans sa tête. Ce jour-là, elle avait cherché une tenue adéquate dans ses affaires. Elle voulait que sa tenue soit un peu plus en adéquation avec le style musical qu'elle s'apprêtait à montrer au guitariste et au bassiste. Elle avait choisi sa chanson. Une chanson complétement différente de Ether. Elle voulait montrer une autre facette d'elle-même. Mais c'était sans compter sur les traditionnels vêtements qui la rendaient toujours invisible. Et pourtant, elle ne voulait pas se montrer faible. Dans ces vêtements-là, elle renverrait une image d'elle très peu flatteuse : une fille effacée, qui passe inaperçue, trop faible. Bref, quelqu'un incapable d'entrer dans un groupe en tant que chanteuse ou bassiste. Elle souhaitait porter une robe, ou une jupe assortie à un joli t-shirt, avec des froufrous, ou plissée. Bref, quelque chose d'un peu excentrique, qu'elle n'avait pas l'habitude de porter. Mais elle n'avait pas ces vêtements-là, alors elle se débrouilla avec ce qu'elle put trouver dans sa garde-robe. Elle avait trouvé une jupe noire lui arrivant juste au dessus des genoux. Elle était recouverte par une sorte de dentelle noire qui retombait sur ses genoux inégalement : on aurait dit que la dentelle avait été découpée n'importe comment. Deux lanières en soie d'environ 3 centimètres de largeur faisaient le tour de ses hanches. Elles retombaient mollement sur le côté bas de la hanche gauche de Noriiko, avant de remonter en haut de sa hanche droite. Sur le côté le plus bas des lanières, entre ces dernières, était attachée une fausse rose noire de soie. Elle portait avec cette jupe un t-shirt noir et blanc à manches courtes et aux épaules découvertes. Un grand V blanc plein partant du haut de ses omoplates et allant jusqu'au bas de son ventre se démarquait du reste du maillot, qui était noir. Des lacets noirs allaient et venaient de part et d'autre du V blanc. Deux bretelles blanches permettaient de laisser ses épaules à découvert. Sur ses bras se trouvaient des pans de maillot noirs qui faisaient office de manches. Pour compléter sa tenue, elle portait des bottes en cuir noir lui arrivant au 3/4 mollet à tout petits talons de 2 centimètres environ et à bout pointu. Il y avait une fermeture sur le côté intérieur de chaque botte et des lacets noirs à l'arrière. Sa coiffure n'avait pas changé : elle avait une tresse retenue par deux rubans, noirs cette fois-ci. Et comme il faisait assez frais dehors, elle prit une veste noire courte, sans oublier l'instrument qui accompagnerait son chant : sa basse !

Elle devait se rendre à l'opéra. Mais elle ne savait où c'était ! Elle se perdit en ville et dût se faire violence pour oser demander son chemin aux passants. Plus d'une fois, elle bégaya. Elle était désormais en retard. Elle arriva enfin, avec plus de 5 minutes de retard. Elle était paniquée à l'idée que les auditions soient déjà terminées. Mais elle n'eut pas le temps de s'en faire davantage : elle observa les alentours de l'opéra. Et elle se demanda si sa chanson et sa tenue étaient appropriées à ce genre d'endroit. Elle douta pendant un moment. Mais elle vit dans la foule des gens de tous âges et de tous horizons. Cela la rassura quelque peu, même si elle continuait de douter. Elle finit par trouver les autres candidats, après avoir cherché dans la foule dense. Ce n'était pas si simple quand on mesurait moins d'un mètre 55... Isaac Mugen et Neru Myujikku étaient déjà là. Il y avait avec eux un jeune homme pour le moins étrange. Il émanait de lui un aura de démence. Cela donna des frissons à Noriiko. Elle s'approcha d'eux juste à temps pour entendre ce que le « fou » avait à dire, après avoir rapidement salué les deux musiciens :

- Je suis votre incroyable, merveilleux et divin guide spirituel de ce jour ! Je suis votre As, votre atôut peut-être, le grain de sable de cette machine infernale, sûrement !...Je suis votre cher et désiré... ami ! L'homme se tourna vers la jeune femme qui se tenait près de lui ...Bonjour, Mademoiselle Shimazu je présume ? Il se baissait alors, et s'inquiéta d'un baise-main délicat. En espérant que vous ayez un jour agréable en mon aimable compagnie, Mademoiselle. ...Ah ah, je m'envole ! D'autres candidats pour le peloton des exécutants ? Allez, allez, approchez, n'ayez pas peur jeunes oisillons ! Comme envoûté, son regard s'arrêta net sur le motard à ses côtés. Oh, joli collier, c'est... brillant ! M. Muyuujukkuu, si je ne m'abuse ? Muyukku ? Muyuujikku ? Enfin... Muyu ira très bien, n'est-ce pas ? Donc, maintenant, je crois que nous avons terminé... Oh non, il nous manque un petit oiseau, Mugen, Muguet, Mugen ! Isaac s'approcha de l'étonnante personne, plus que décidé. Ah... Je vois. Le névropathe. Et bien...commençons !

Un nouveau frisson parcourut la jeune femme au moment où l'homme à l'attitude si étrange lui fit un baise-main. Ce personnage lui faisait froid dans le dos... Et son rire, et sa voix... Il avait tout d'un pantin désarticulé. Il continua sur sa lancée :

- Ne soyez pas si timides ! Ou vous risquez d'avoir quelques... soucis hi hi hi ! Comme vous le remarquez, si tant est que vous l'ayez remarqué, le sujet de votre visite d'aujourd'hui, Mr. Okasaki, est absent. Pour le moment, bien sûr. Vous êtes donc tout à moi..., s'amusait-il avec les cheveux du jeune homme. Mais rassurez-vous ! Vous le retrouverez bientôt. Ce n'est pas que je ne me plais pas avec vous, mais vous comprenez ma chère, le baby-sitting, ce n'est pas pas trop mon genre d'affaire, chuchota-t-il aux yeux de la jeune femme, avant de déclarer tout haut : Ne faites pas ces têtes de jeunes naïfs, vous verrez, nous allons bien nous amuser ensembles ! On ne vous a jamais dit que le rire pouvait tout guérir ?, lança-t-il à l'intention d'Isaac. Enfin. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais laissé naviguer dans cette confusion anarchique et magnifique, mais, voilà le plan : cette audition n'est pas comme les autres, non, et attendez-vous... Au pire hi hi ! Non, sérieusement, car je parle toujours avec sérieux, savez-vous que j'ai moi-même participé à un casting, autrefois ? Oh bien sûr, c'était plus modeste, oui, certainement, songea-t-il avec fausseté. Vous savez ce qu'ils m'ont dis ?, se pencha-t-il vers le motard. Que j'étais trop optimiste ! Optimiste ! Trêve de plaisanteries. Tout de suite, maintenant, immédiatement, je vous amène dans un Opéra Medames et Messieurs, ou se déroulera, en fanfare j'ose croire, l'examen. Lieux mythique, mysthique, magique, vous l'honorerez avec classe, je l'espère ! Un Opéra, c'est un lieu de culte, un lieu sacré, un lieu ou musique rime avec Beauté, soutenait-il à l'égard des participants. A votre arrivée, vous serez dirigé pour l'épreuve de vérité. Alors, pitié, décoinçez-vous que diable !

La jeune femme ne savait que penser de tout cela... Était-ce une blague ? Shin'ichi n'était pas là et c'était ce freluquet qui était chargé de leur accueil ? De quoi vous donner la chair de poule ! Et puis, il se montrait terriblement familier, ce qui eut pour effet de mettre mal à l'aise Noriiko. Et puis, son laïus sur l'opéra n'eut pas pour effet de la rassurer. Elle sentait encore plus ridicule. Pourquoi avait-elle eu la bonne idée de prendre ces vêtements-là plutôt que d'autres, plus sobres, comme elle avait l'habitude de porter ? Elle n'eut pas le temps d'y songer plus longtemps, le pantin reprit la parole :

- Bien !, marqua-t-il une pause. Non, non ! Vous n'allez pas ensembles. Trois portes, trois passages. Ne vous inquiétez pas, rien de grave. Farce de comédiens !, riait-il. Qu'est-ce que je m'amuse... Comme un fou. Un... fou hi hi ! Bref. D'ici, le jeu débute. Avancez chacun de votre côté, nous retrouverons peut être en route. Bon, d'accord, c'était mon idée, je l'avoue. Haïssez-moi, moi, moi ! ...Bonne idée, n'est-ce pas ? Par tous les dieux de l'Amer, ayez un peu d'imagination ! Il faut être voyant. Vous êtes des musiciens, autrement dit, porteurs d'une science extraordinaire. Une science au-delà du machinal, au-delà des choses itératives et mécaniques de ce monde. Imaginez, vous vous apprêtez à rassasier une foule délirante. ...Savez-vous que méditer avant un show peut être très profitable ?, indiqua l'homme au sourire malin. Allez, d'après vous, ma chère...

Noriiko s'engouffra alors dans la petite pièce sombre et continua dans l'un des 3 corridors étroits. Le pantin avait suivi un autre candidat. *Tant mieux, il me foutait les jetons, lui...*, pensa la jeune femme. Elle ne savait pas pourquoi, mais il l'avait mis mal à l'aise avec son attitude démente. Elle avança dans le couloir, qui lui semblait interminable. Puis elle arriva devant une porte. Elle déposa sa basse, encore enfermée dans son étui contre le mur. Elle entrouvrit la porte et entendit la foule hystérique. Une vague d'angoisse et de peur la submergea. Ses jambes flageolaient. Son corps entier ne lui obéissait plus. Comment ferait-elle devant cette énorme foule ? En était-elle capable, elle qui était si timide ? Et puis, elle n'avait pas l'étoffe d'une star. Elle baissa les yeux sur sa jupe et se jugea ridicule ainsi accoutrée. Ce n'était pas n'importe quelle scène. Elle n'avait pas le droit à l'erreur. Elle avait peur, si peur... Tout son corps tremblait. Elle tenta de se raisonner. Il fallait qu'elle monte sur scène. Mais serait-elle capable d'endurer le regard de la foule ? Serait-elle en mesure de leur donner entière satisfaction ? Aimeraient-ils sa voix et sa façon de jouer de la basse ? Et si au lieu de faire plaisir au public, elle ne faisait que se ridiculiser ? Si le public n'aimait pas ?

C'est alors qu'un cri en particulier lui parvint. Une jeune fille, adolescente sans doute. Noriiko se l'imagina mentalement. Elle attendait avec impatience que les artistes se présentent enfin. Noriiko allait la décevoir, elle ainsi que plusieurs autres personnes, si elle restait dans les coulisses. Si elle ne montait pas sur scène, elle ne pourrait jamais savoir si sa musique plaisait. Si elle était absente, elle n'aurait jamais l'occasion de voir ce que les artistes ressentaient une fois sur scène. Et puis, se défiler, c'était lâche. Elle devait essayer et faire son maximum pour ne pas décevoir son public. Sinon, elle le regretterait toute sa vie. Elle ferma les yeux et inspira profondément. Elle chantonna tout bas les paroles de sa chanson pour se donner du courage. Son corps ne tremblait plus. Elle retira sa veste noire et la laissa tomber au sol. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se sentit prête à affronter la foule. Il lui fallait attendre que Isaac ait terminé sa démonstration... ou qu'on lui donne un signal de départ.

Elle entendait la foule qui hurlait. Tous ces cris hystériques redonnèrent du courage Noriiko. C'était si grisant... Il lui tardait de pouvoir s'en donner à cœur joie sur cette scène ! De pouvoir sentir la communion avec le public !


Dernière édition par Noriiko Shimazu le Lun 29 Oct - 15:37, édité 4 fois
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Nobuo Terashima

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    Sommeil…

    Être au chaud dans son lit et se reposer, qu’y avait-il de plus merveilleux. Alors que je savourais pleinement cet état semi-endormi semi-éveillé, je me redressais d’un coup. En retard. Les auditions !

    Shin m’avait appelé afin de me tenir au courant de la seconde partie des auditions et je lui avais promis d’être là. L’auberge pouvait bien se passer de moi une journée et je ne voulais pas lui laisser toute la charge de ce projet sur les épaules. Je jetais un coup d’œil sur le réveil pour m’apercevoir que vu l’heure j’aurais déjà dû y être. En deux temps trois mouvements je filai dans la salle de bain, pris la douche la plus rapide de ma vie et m’habillai. Béret, colliers, accessoires, vêtements assez stylés : tout y était, il fallait impressionner les jeunes recrues.


    Un coup de gel pour les cheveux et le tour était joué. Paquets de cigarettes et portable dans la main, je fonçais vers la porte pour finalement faire demi-tour et prendre ma guitare (après tout ça pouvait être utile). Je pris le premier taxi à ma portée et lui dit de rouler en direction de l’opéra. Le chauffeur me dévisagea, vu sa tête il devait se demander ce qu’un gars habillé comme moi pouvait bien allait foutre à l’opéra. Je ne relevais pas et lui adressa un sourire un peu idiot. Il se mit à rouler et j’en profitai pour attacher ma ceinture (pas question d’avoir un accident alors que notre vie de musicien allait reprendre !) et glissai mon paquet dans la housse de ma guitare. Après un bref coup d’œil à l’heure, je commençais à flipper.

    *Shin va me tuer*

    Pendant que le taxi roulait, j’en vins à me rappeler les auditions qu’on avait autrefois organisées avec Nana pour trouver un nouveau batteur (même si elle avait déjà décidé que ce serait Yasu et pas un autre) et un nouveau bassiste. À l’époque Shin était plutôt soft, pas encore de cheveux bleus et de piercings. Il avait rapidement étudié le morceau et se cala de suite sur notre rythme. Son style, on l’avait tout de suite reconnu, c’était le même que celui de Ren. On s’était même carrément arrêtés avec Nana pendant que lui continuait tranquillement. Et dire que, maintenant, c’était lui qui en organisait, tout avait bien changé.

    Un nouveau groupe ! Je commençais à être excité comme un gamin, on allait remonter sur scène et crever le plafond. Tous ceux qui avaient répondu présent aux auditions étaient plus que motivés et talentueux. Tant mieux. Naoki nous avait lâchés au dernier moment à cause de la teigne qui lui servait de femme, tant pis pour lui. Shin avait réussi à trouver un nouveau batteur qui semblait être totalement déjanté d’après ce que j’avais compris.


    Le taxi s’arrêta et je sorti après avoir payé la somme (mirobolante) que me réclamait le chauffeur. Charlatan ! Heureusement que je n’avais pas de problème d’argent, finalement l’auberge pouvait s’avérer pratique même si je m’y ennuyais comme rarement auparavant. Le lieu était quand même vachement impressionnant. Planté devant l’opéra, mon sourire s’élargissait au fur et à mesure que mon regard parcourait les lieux. D’un coup je me mis à courir droit vers l’entrée.

    *J’arrive les mecs !!!*

    {Excès de joie}

    J’ouvris les portes d’un coup et là … Wahou, Shin avait vu grand, c’était le cas de le dire. Il m’avait prévenu qu’il compter organiser ça en grandes pompes, mais là il avait carrément ramené un public ! Toute cette mise en scène, à ce point ce n’était même plus du perfectionnisme. Je le cherchai du regard à travers la foule avant de l’apercevoir au balcon, dominant la salle. Apparemment je n’étais pas le seul à être surexcité par tout ça. Je m’empressais de le rejoindre en grimpant les marches quatre à quatre.

    « Shin ! Désolé pour le retard je ne me suis pas levé. »

    Il valait mieux ne pas dire que j’avais complétement oublié que la seconde partie des auditions était aujourd’hui, quoi que heureux comme il semblait l’être il ne m’aurait surement rien dit.
    Déjà deux des participants étaient sur scène. Le "déjanté" devait être quelque part à s’occuper du troisième (ou à le faire flipper).
    Les yeux rivés sur la scène je n’avais qu’une hâte, qu’ils se mettent à jouer, qu’ils donnent tout ce qu’ils avaient et qu’enfin nous puissions remonter sur scène.

    Autrement dit, la seule chose que j’attendais, c’était de pouvoir renaître.
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Shin'ichi Okazaki

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    The time has come for me...
    I will resurge no control...




    La foule rugissait, le peuple s'entassait, les âmes entraient en résonance. Isaac Mugen s'était avancé sans se démonter devant l'océan humain qui s'agitait face à lui. Pire encore, il éblouissait pas sa stature emplie d'assurance. C'était intolérable, n'avait-il donc pas vu les choses en assez grand ? Le lieu n'était-il pas pharaonique ? Ou tout simplement l'éphèbe ne ressentait aucune pression ?

    Après tout, il aurait dû s'en douter, l'air détaché et vaporeux qu'il avait affiché lors de leur première rencontre ne pouvait abriter un cœur facilement mis en échec.
    Alors que son regard se posait sur la chanteuse, qui semblait elle aussi avoir gagné en assurance bien que demeurant dans l'entrebâillement de la porte la menant à la scène, Shin fut surpris par une voix s'élevant derrière lui.

    « Shin ! Désolé pour le retard, je ne me suis pas levé. »

    Son exaspération fut à son comble lorsqu'il aperçut la mine enjouée du flavescent. Ne pouvant réprimer son rire, Shin lança un regard noir au nouvel arrivant, tremblant à la fois de rage et d'excitation. Face à la préparation colossale que l'organisation de cet évènement avait demandé au bassiste, lui causant maints tracas et insomnies, comment pouvait-il se permettre d'arriver en retard en sachant cela ?
    L'azuré se pencha pour ramasser une liasse de feuilles avant la tendre à Nobu. Demandant d'un ton d’albâtre :

    " Tu te sens capable de jouer cette partition ? Ta partie commence au bout de six minutes, t'as donc environ dix minutes pour t'exercer. T'es pas ponctuel mais il me semble que t'avais un certain talent à l'époque, j'espère que tu l'as pas oublié chez toi."


    Il s'étonna lui même d'avoir prononcé des paroles aussi glaciales, en ce jour il était à cran, de plus la musique n'avait plus le même enjeu à présent.
    Si jadis il se contentait de jouer, non pas pour s'amuser mais sans réellement prendre les choses au sérieux, dorénavant la mise était plus grande.
    Il voulait plus que tout se sortir de l'horrible ennui qui le rongeait depuis la séparation des Blasts, faire taire les vociférations grouillantes des regrets auxquels sont âme était sujette et plus que tout : il en avait assez de vivre du sale argent empoché dans une enveloppe chaque matin ou presque.

    Si tout se passait bien, ni lui ni Nobu n'auraient à s'en faire quant au devenir du groupe. Le jeune homme était certain que son ami comprendrait sa réaction mais, il valait mieux ne pas y revenir pour l'instant.
    Laissons-le à présent perdu dans ses pensées pour le retrouver en train de pianoter sur son téléphone portable.

    S'il en croyait le message qu'il venait de recevoir, une entité avait quitté Yggdrasil. Peut-être avait-il été effrayé par le Nidhogg ou tout simplement son humeur avait été détournée. Se tournant vers Nobu, Shin soupira :

    " On dirait bien que nous serons que cinq... Les auditions n'ont plus vraiment lieu d'être mais testons tout de même par principe nos nouvelles recrues... "

    La descente aux enfers continuait, apparemment le roi des démons s'amusait bien à jouer avec la pauvre marionnette que l'azuré incarnait. Qu'à cela ne tienne, ce soir un show aurait lieu et si ce n'était pas pour sélectionner les membres, il viserait à faire connaitre le groupe. Continuant de communiquer à distance avec son complice confiné dans les coulisses, le polichinelle se tenait prêt.
    "Prépare ta batterie et fait lancer la bande", lui envoya t-il .

    Le moment était enfin venu, il fallait se lancer. Shin se mordit la langue d'un coup sec avant de s'emparer du mégaphone qu'il avait laissé tomber lors de l'arrivée de Nobuo. Les lumières venaient d'être coupées net, plongeant l'opéra dans l'étreinte glaciale des ténèbres. Le jeune peuple en contrebas s'agitait, se bousculait, hurlait de folie. Jamais ce lieu n'eut espéré être habité par une telle ambiance n'est-ce pas ? L'azuré porta l'engin à sa bouche avant de s'exprimer dans sa langue natale.

    "You're devotion, ambition to live it perfectly... I told you to walk away but you didn't want to hear me... Now, it's to late...."
    Un instant de pause suivirent ces paroles avant que l'orateur ne reprenne.
    "This place, this opera is for several years now haunted by a demoniac spirit. Tonight it's awakening time for the phantom of the opera... "
    Un second instant de silence, plus bref cette fois-ci, permettant à Shin de s'emparer de sa basse, de fixer un micro en face de sa bouche et de sauter sur une estrade qu'il avait fait monter sur le balcon.


    MAINTENANT !



    Les feux des projecteurs étaient braqués sur Shin, surplombant la salle. Tous les yeux devaient se river sur lui. Il le fallait. Cela ne pouvait être autrement.

    L'ombre rampante s'extirpait de son antre en grande pompe, de derrière la fumée, le fantôme faisait son entrée. Lui qui jadis avait toujours été si discret, devait maintenant être dévoilé au grand jour. Les temps avaient changés et Shin aussi. Il ne se contenterait plus que d'être le meilleur, le numéro 1. Pour son égo, pour sa santé mentale, pour Ren, fauché à l'apogée de son art, pour lui montrer que lui aussi finirait par faire partie des plus grands.

    Ses doigts filaient le long de sa vieille amie, claquaient, dansaient sur le manche, sautant d'une case à l'autre, enjambant les frettes. A nouveau il pouvait entrer en osmose avec cette basse, celle qui lui avait permis de vivre tant de grands moments, vestiges du temps passé. Sous les yeux de Nobu qui se tenait à quelques mètres, l'azuré faisait trembler le balcon. Donnant du pied, sautant, courant à droite, à gauche de l'estrade. Le coeur dans le boomer, les yeux dans le vide, l'âme avec la musique. Sous les acclamations de la foule, il en avait presque oublié les futurs membres. Il n'étaient pourtant pas étrangers à cette mise en scene. En effet si rayonner auprès de la foule le réjouissait, cette mascarade avait avant tout pour but d'impressionner les nouvelles recrues, ou encore de les pousser à se démener par la suite.


    (Pour un meilleur effet, essayez de vous caler à environ 5.10 de la vidéo, avant de lire la suite ^^)

    Fin du premier acte, les cordes cessèrent de vibrer durant quelques secondes. Le temps de prendre un bain de cris, une bouffée d'hurlements, Dieu que c'était bon !

    Le bassiste dirigea son regard dans le blanc des yeux du guitariste et esquissant un sourire lui adressa un clin d'oeil lui intimant de s'armer de sa gratte. Nobu allait à présent le rejoindre dans l'aria. Shin était persuadé qu'il parviendrait à maitriser la partition, il l'espérait tout du moins, l'histoire ne pouvait continuer sur une autre voie. Les deux membres jouaient maintenant lentement à l'unisson, avant que la guitare de nobu ne vienne transpercer l'assistance par sa magnifique résonance, sans oublier l'unique, l'incontrôlable, le macabre batteur désaxé.
    Puis soudain, révélant une vertu de lui même que ni son guitariste d'ami, ni quiconque n'eut expecté, Shin se mit à chanter.

    Rien d'extraordinaire certes, mais cela s'accordait parfaitement avec son jeu de basse. Cette composition qui était sienne lui avait pris un temps fou et il espérait la graver dans les esprits de chacune des entités présentes dans le lieu possédé. Comment réagiraient les nouveaux ? Il n'en avait aucune idée, réussirait-il à augmenter leur stress ? A vrai dire il l'espérait, mais rien n'était encore gagné. Voila longtemps qu'il n'avait pas joué avec Nobu, et il appréciait chaque seconde de ce morceau. Daydream... En effet, combien de temps avait-il passé à rêvasser quant au renouveau d'un groupe ? Pendant longtemps il avait espéré le retour de Navant, avant de décider d'agir par lui-même. C'est le coeur chargé de rancoeur qu'il en vint à tourner la page. Aujourd'hui ce morceau lui permettait à la fois d'enterrer le passé et de hurler au monde son envie d'avancer.

    Une fois la chanson terminée, il ajouta une dernière phrase toujours en anglais "Who'll be the next to be possessed ?" avant de décrocher son micro et de le tendre à Nobu "Je te confie le reste des auditions si besoin est, j'en ai assez fait." Puis tout en le dépassant pour rejoindre son siège, il lui murmura à l'oreille :

    "Au fait, merci".
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Isaac s’était avancé sur scène le premier. Ce serait donc lui le premier à passer. Noriiko resta cachée dans les coulisses, répétant sa chanson à voix basse. Mais soudain, l’opéra se retrouva plongé dans le noir. Puis une voix amplifiée par un mégaphone lui parvint :

"You're devotion, ambition to live it perfectly... I told you to walk away but you didn't want to hear me... Now, it's to late... {pause} This place, this opera is for several years now haunted by a demoniac spirit. Tonight it's awakening time for the phantom of the opera... "

C’était la voix de Shin’ichi Okazaki ! La lumière se ralluma et la jeune femme trouva la surprise de taille. Le bassiste leur avait préparé un spectacle époustouflant. Pendant environ 5 minutes, il effectua un solo à la basse. Toutes les lumières et tous les yeux étaient braqués sur lui. Il se démenait comme un diable. Il jouait divinement bien et exaltait la foule. Il émanait de lui une assurance et une force telle que Noriiko ne put la décrire. La première réaction de la chanteuse amateur la poussa à apprécier le spectacle. Cela lui faisait plaisir de voir les ex-membres de Blast renaître de leurs cendres. Ils étaient encore plus talentueux qu’auparavant et toujours aussi motivés, si ce n’était plus encore. Il y eut une petite coupure, et le morceau reprit. Cette fois-ci, la guitare de Nobuo et la batterie du pantin qui les avait accueillis à leur arrivée à l’opéra accompagnaient la basse de Shin. Et Shin'ichi se mit même à chanter. La jeune femme n'aurait jamais soupçonné chez le jeune garçon un talent de chanteur ! Il était un peu touche-à-tout, et ça lui réussissait parfaitement.

Mais cette fois-ci, le cerveau de Noriiko se mit à tirer la sonnette d’alarme. Elle se mit à cogiter. La prestation était tout bonnement parfaite : le talent des 3 membres du futur groupe était indéniable, la mise en scène était parfaitement réussie et le bassiste, le guitariste et le batteur étaient en parfaite harmonie. Mais la jeune femme entrevoyait au-delà de la prestation. Avec un talent pareil, rien ne les empêcherait de conquérir la scène musicale japonaise. Alors qu’avait-elle à faire parmi eux ? Elle n’arrivait pas à s’imaginer à leurs côtés sur scène. Elle était en total décalage avec eux. Son style était basé sur la pop/rock, alors que les 3 musiciens effectuaient une démonstration de rock. En revanche, elle arrivait à imaginer Isaac avec eux. Il se dégageait de lui une certaine mélancolie, qui collerait parfaitement avec l’image que les ex-Blast étaient en train d’envoyer au public. Et puis que pourrait-elle apporter au groupe ? Elle n’avait pas les épaules assez solides pour résister dans ce monde. Elle n’avait pas le moindre talent. Que faisait-elle ici ? Son assurance laissa place au stress et à l’angoisse.

En proie aux doutes et à la panique, Noriiko voulut reculer, son regard hagard toujours fixé sur le spectacle qu’offrait le nouveau groupe. Elle fit quelques pas à reculons, avant de se prendre les pieds dans la veste qu’elle avait laissée tomber au sol quelques minutes plus tôt. Elle faillit trébucher, mais se rattrapa de justesse par chance. Elle s’appuya contre le mur de l’étroit endroit. Devait-elle partir ? Avait-elle assez de prétention pour oser se présenter sur scène et offrir son vulgaire numéro après de tels professionnels ? Au fond, qu’est-ce qui l’avait poussé à venir ici ? *Qu’est-ce que je fous ici ? Pourquoi je suis là ? Je suis si différente d’eux ! Je n’ai pas ma place ! Pourtant… Je suis là et je me défile ! Pourquoi je suis incapable d’aller jusqu’au bout de mes ambitions ? Vivre de ma passion pour la musique, c’était ce que je voulais ! On m’offre une chance de faire partie d’un groupe, alors pourquoi je fuis ? Quelle conne ! Nan mais vraiment, quelle conne !*, pensa Noriiko en fermant les yeux et en serrant les poings. Sa propre faiblesse lui faisait peur. Et si elle n’y arrivait pas ? Et si elle se ridiculisait ? Et si aucun son ne sortait de sa gorge une fois qu’elle serait au micro ? Et si elle ne parvenait pas à jouer correctement son morceau à la basse, sans fausse note ? Et si Shin et Nobu étaient déçus par son faible niveau ? Et si sa timidité prenait le dessus ? Et si le stress l’empêchait de chanter juste ? Et si ses doigts ne voulaient pas courir sur les cordes de sa basse ? Et si elle ruinait le show de ce soir ? Et si…

Et si elle fuyait ? Qu’est-ce que ça lui apporterait ? Une chance inespérée s’offrait à elle ! Et elle voulait tout plaquer ? Impensable ! Pour une fois dans sa vie, elle pourrait passer de l’ombre à la lumière. Qu’avait-elle à perdre ? Elle avait déjà touché le fond il y a 2 ans. Elle ne pouvait pas tomber plus bas. Au pire, elle resterait dans son gouffre de souffrance inavouée. Au mieux, chanter et jouer de la basse l’aiderait à se reconstruire et à remonter la pente. Alors quoi ? Elle devait y aller ! Pas seulement pour montrer à Shin et à Nobu qu’ils avaient eu raison de la sélectionner pour une seconde session, mais aussi pour elle. Alors elle fit un effort surhumain pour prendre sur elle. Elle se concentra et alla chercher une force cachée au fond d’elle-même. Elle monterait sur scène !

Le show des 3 musiciens prit fin. Le public applaudissait et hurlait de contentement. Lorsque son tour fut venu de présenter sa chanson au public, Noriiko sortit sa basse fétiche de son étui, passa la lanière autour d'elle et s'avança sur scène après une brève hésitation dans les coulisses, le cœur battant. Elle alla se placer derrière le micro sur pied. Depuis qu'elle était entrée sur scène à peine quelques secondes plus tôt, plus rien n'avait d'importance si ce n'était donner tout ce qu'elle avait. Sa timidité ? Elle était restée au vestiaire, comme un habit qu'on enlève. Elle ne désirait qu'une chose depuis qu'elle était ici : chanter. Chanter aussi bien qu'elle savait le faire, chanter pour faire plaisir au public, chanter parce qu'elle aimait l'univers musical. Et aussi jouer de la basse sur son morceau. Jouer à son meilleur niveau et flirter avec l'excellence. Elle avait un excellent niveau. C'était la première fois qu'elle montait sur scène pour montrer son talent. Et quelle scène ! L'une des plus grandes scènes de Tokyo, de l'archipel du Japon, si ce n'était plus encore ! Elle espérait seulement que ce ne serait pas la dernière. Seul le destin pourrait en décider ! En temps normal, elle n'aurait jamais accepté de monter sur scène, tant cela représentait un défi pour elle. Mais aujourd'hui, elle se sentait prête à relever le défi. Certes, elle se sentait minuscule dans cette immense arène en face de tant de monde. Quelque part, cela la flattait d'être autorisée à fouler le sol de cette scène où tant d'immenses artistes s'étaient produits. Paradoxalement, alors qu'elle craignait au fin fond d'elle-même de ne pas mériter sa place ici, les encouragements du public la mettaient à l'aise et semblaient lui indiquer qu'elle était la bienvenue. Ou peut-être n'était-ce que son imagination ? Non, elle ne voulait pas le croire.

Elle mit sa main sur le micro et salua le public à sa manière :

« Salut tout le monde ! Vous êtes prêts ? Alors en avant la musique ! »

Il y eut une seconde de battement entre son salut au public et le moment où démarra la musique. Une seconde pendant laquelle elle fit le vide dans sa tête. Une seconde pendant laquelle elle se concentra. Une seconde pendant laquelle les paroles de sa chanson défilèrent à toute allure dans sa tête. Une seconde pendant laquelle ses doigts répétèrent les mouvements à effectuer sur les cordes. Une seconde où le silence se fit, où le public frémissait d'impatience. Une seconde qui la séparait de l'extase et de la communion avec le public. Une interminable seconde aux yeux de Noriiko. Elle n'espérait qu'une chose : que la connexion s'établirait avec le public. Qu'elle fasse corps avec tous les gens de la salle.

Et puis la musique démarra enfin. Noriiko allait interpréter une reprise du célèbre générique de Lady Oscar, un dessin-animé du début des années 80, dont la musique avait été interprétée par Rose of Versailles : Bara Wa Utsukushiku Chiru. La version originale ciblait plutôt un jeune public et était assez pop. Noriiko allait lui donner un coup de neuf. Sa version, bien que pop, mêlait aussi des intonations plus rock. Elle était ré-dynamisée et était plus en harmonie avec l'époque actuelle. Le public reconnaitrait sûrement cette chanson, qui avait sans doute bercée leur enfance, du moins pour une partie d'entre eux.


{Lien de la musique : Bara Wa Utsukushiku Chiru par Nana Kitade alias la voix de Noriiko}

Noriiko mit tout son cœur à l'ouvrage. Elle donna tout ce qu'elle avait. Sa voix douce et pourtant capable de monter haut dans les aigus collait à merveille à la musique. Son chant était unique. Même si ce n'était qu'une reprise, on aurait dit que la chanson avait été faite pour elle. Cette chanson, elle la chanta comme si c'était sa chanson. Elle avait réussi à transformer cette reprise en une version originale. Sa version originale !

Elle avait un excellent niveau à la basse. Ses doigts filaient sur les cordes et sautaient d'une case à l'autre dans la plus parfaite maîtrise. Elle avait tant répété ce morceau qu'elle le jouait parfaitement, sans fausse note. Ce morceau n'était qu'une reprise, mais elle avait apporté quelques modifications à sa composition, pour lui donner des tonalités plus rock. La jeune femme semblait parfaitement à l'aise avec une basse entre les mains.

Au début, Noriiko resta à sa place sans bouger, se concentrant sur son chant et sa basse. Mais au fur et à mesure, elle se permit de s'avancer vers le bord de la scène, pour être plus proche du public, dès qu'une trêve dans le chant se présentait. Elle se mit à se déplacer sur scène dès qu'elle le pouvait. L'ambiance de la salle l'exaltait. Elle lui donnait envie de se surpasser. Elle voulait animer la foule. L'adrénaline que lui procurait la scène et la force qu'elle mit à jouer et à chanter fit se détacher l'un de ses rubans noirs, ce qui détacha ses longs cheveux tressés, tant et si bien qu'à la fin de la chanson, ses cheveux légèrement ondulés parce qu'elle les tressait tous les jours étaient complètement libres.

Et puis tout prit fin d'un seul coup. La chanson était terminée. L'émotion que lui avait procurée ses quelques minutes de pur plaisir la submergea. Elle regarda la salle une dernière fois et remercia le public, avant de quitter la scène et de retourner dans les coulisses. Elle rangea soigneusement sa basse dans son étui. Elle reprit la veste qu'elle avait laissée à terre avant d'entrer sur scène. Elle la tint quelques secondes entre ses mains, se rappelant une nouvelle fois la scène. Elle se revit sur scène, face au public. Ce qu'elle avait vécu était si fort ! Plus fort qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer. C'était incroyable toute cette adrénaline ! Et toute cette énergie ! Et dire que c'était peut-être la seule fois de sa vie où elle pourrait vivre des émotions pareilles ! Elle comprenait vraiment ce qui poussait les artistes à donner des concerts. Elle comprenait mieux ce qu’ils pouvaient ressentir.

Elle pensait avoir donné satisfaction au public. Mais était-ce la vérité ? C'était ce qu'elle avait ressenti, mais peut-être se trompait-elle ? Que ressentaient tous les gens présents face à sa prestation ? Les questions se bousculaient dans sa tête pendant qu'elle remit sa veste et qu'elle renoua ses cheveux comme elle pouvait. Elle regarda depuis les coulisses les autres candidats monter sur scène pour effectuer leur prestation. Après cela, le verdict définitif de Shin et Nobu tomberait. Alors elle serait fixée et saurait quel sens donner à sa vie. Si elle perdait, elle serait bien évidemment déçue, mais être montée sur scène lui avait donné envie de persévérer dans le domaine. Même si elle n’était pas prise dans le groupe, elle tenterait de nouveau sa chance un autre jour, dans d’autres circonstances !


Dernière édition par Noriiko Shimazu le Lun 29 Oct - 15:42, édité 2 fois
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Isaac Mugen
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MessageSujet: Re: Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE]   Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 2:09

    Spoiler:


    Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
    Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
    Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
    Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

    Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
    Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
    La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
    Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

    Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
    Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
    J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...

    Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
    Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
    Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

    Gérard de Nerval.



    La jeune femme s'eclipsa telle un ange, gracieuse et efficace. Sa prestation avait été excellente, propre, avec juste ce qu'il faut d'imperfection pour créer la magie et rendre au chant toute son humanité. Isaac retrouvait sa voix aérienne avec plaisir : apaisante mais déterminée, il aurait aimé l'accompagner sur quelques mélodies, en d'autres circonstances. Elle lui semblait incarner à elle seule le mythe japonais de la fleur du cerisier. Légère, fragile, mais oh combien puissante. Son registre était très différent du sien, ce qui ne le rassurait aucunement. Le projet secret des musiciens ne s'arrêterait pas à des questions de tessitures, de voix ou d'énergie. Ils ne le comprenaient que trop bien. Noriiko s'était battue avec brio, il devrait en faire de même. Mais poursuivre à sa suite ne serait pas une chose facile. Il aimait trop les causes perdues. Sitôt dit, Isaac chassa cette pensée de son esprit : non. Ne pas baisser les bras, mais s'en aller triomphant. Peu importe la réalité et ses vérités. Peu importe la beauté de son chant, le talent de la jeune femme. La lâcheté d'un abandon lui était impossible à envisager.

    Plus loin dans la mascarade, le sombre et possédé Okazaki ouvrait le bal, offrant à tous un spectacle inattendu, fiévreux... Maléfique. Une surprise empoisonnée, démontrant une maîtrise et une autorité évidente. Une présentation radicalement opposée à ce qu'il apporterait, lui, petit parasite sur la comète japonaise. Une prestation au parfum amer, surprenante par le chant du bassiste, monstrueuse. Exigence et génie seraient de la partie.

    Alors qu'il s'avançait euphorique vers la scène, il étouffait sous les projecteurs, dans cette ardente chaleur humaine. Il aurait aimé s'amuser simplement, mais ce soir, rytmes entraînants et hurlements déchirés ne suffiraient pas : il risquerait tout, il donnerait tout.

    Alors que le sol craquait sous les sauts et coups de pieds, il lui semblait que sons et énergie s'amplifiaient. Le théâtre, tel un cratère brûlant, bouillonnait de lumières et flashs aveuglants. A l'image d'un culte ou d'un cérémonial mystique, la foule criait leurs noms, Shin Okazaki, Nobuo Terashima. Des acclamations pour des Dieux, certainement pas pour les Hommes, et pourtant. Son coeur lui faisait l'effet d'une dynamite, d'un volcan éclatant : les rideaux s'ouvraient doucement, vers l'échafaud. Une seconde, deux secondes... La salle surchauffait en cris de joie. Bientôt, la réalité et sa cape de vérité l'avaleraient. Et l'aveuglement.

    Pour la première fois, face à la foule immense, il réalisa l'empleur de l'instant. Une larme invisible lui échappa. C'était dingue, juste dingue. Bizarre. Cette goutte miraculeuse coulait de ses yeux, seul moyen d'expression à sa portée en cet instant fugitif mais essentiel. Il aurait pu crier, chanter ou parler, mais il n'y parvenait pas. Voilà une manière de communiquer bien embarrassante, aussi il lutta pour rester de marbre. Un stress excessif qu'il avait jusque là trop bien ignoré, et des rêves, absolus et idéalismes inhibés se bousculaient dans son crâne en sentiments contradictoires. Une soif de vaincre et de vivre, dans une unique larme.

    Mains et voix rassemblées tonnaient les coups annonçant le spectacle prochain. Cette énergie collective, dans un rytme saccadé, envahissait l'enceinte de l'opéra. La tension semblait transpirer de ces murs antiques, aux colonnes mythiques et gravures cachées. Etrangement, ou devrais-je dire naturellement, le jeune homme n'avait jamais vraiment saisis l'enjeu réel de ces auditions. Habitué à Dame Mélancolie, aux superficialités du photographe et à la vie insouciante de l'exilé, Isaac le sacrifié prenait tout à la légère. Il réalisait alors quel fantôme il était, quelle marionnette morte-née il joueait sur la scène du monde. Et cela ne lui plaisait pas du tout. Il haïssait la faiblesse plus que tout autre chose : il ne pouvait se la permettre. Si on ne compte pas sur soi, comment compter sur la vie ?

    Il s'engagea sur les planches, et placé au centre, le micro en main, il lui sembla que tout son être intérieur explosait. Le jeune homme fut pris de tremblements, à peine visibles car contenus, mais non moins violents à l'intérieur. Aussi recula-t-il, s'apercevant que son agitation résonnait dans la salle, à travers la sono. Chanter dans les bars n'est rien comparé à Edogawa, un opéra des plus fameux et côté de Tokyo. Il s'avoua sans résistance qu'il n'était pas dans son assiette, et ce, peu importe ses précédentes expériences du live. N'est pas Okazaki qui veut. Une peur improbable illumina son esprit, une angoisse qu'il ne nommait pas s'affichait clairement désormais. La nausée dans la gorge, le coeur asphyxié, et chaque muscle de son corps, ankylosés, comme pétrifiés. Une crampe à l'estomac le ramena à la réalité, et face à cette peur amère. Celle de ne pas être à la hauteur, de n'avoir plus rien à raconter. La feuille blanche est aux écrivrains ce que l'aride est aux chanteurs. Ses yeux s'éteignirent. Moi aussi, j'ai une voix, s'encourageait-il.

    Une guitare l'introduisit, mais Isaac ne la suivit pas. Le musicien répéta ses notes, avant de comprendre que le jeune homme était tétanisé. Quelque chose n'était pas à sa juste place. Quelque chose faisait tâche dans l'atmosphère. L'indécis ouvrit les yeux. S'avançant vers le musicien, confus, il demanda à utiliser sa propre guitare, et entreprit une modification de dernière minute. Un changement de taille. Il n'interprêterait pas l'énergique Cosmos, comme il l'avait imaginé, mais I can feel du grand Hyde. Ce revirement brutal fut bref, mais perceptible. Conscient de son début chaotique, il fit un signe de tête amical à un public qu'il ne voyait pas. Il n'était pas vraiment à son aise, les spots lui masquant toute vision de la foule. Isaac se promit alors de ne plus jouer qu'à la lumière d'une bougie. Il devait voir le public, faire face à l'assemblée. L'invisible est autrement plus effrayant.

    Presque à l'aveuglette, il gratta quelques accords pour s'assurer de leur justesse. Enfin, les yeux clos, il respira comme jamais, avant de s'approcher du micro et d'entonner dans un phrasé chanté :

    Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
    Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
    Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
    Porte le Soleil noir de la Mélancolie.


    Comme une prière silencieuse mais difficile tant son sens était grand, il murmura ces quelques mots, dans un ultime hommage à celle qui les lui avait enseigné, Tracy, son porte-bonheur personnel.

    - Je massacre certainement son nom, mais c'est un poème de Gérard de Nerval, lâcha-t-il rieur, vraisemblablement d'humeur à l'autodérision. Un auteur... Français. Il parle de cette rencontre d'un homme avec lui-même, ses rêves et illusions. Il raconte aussi la grâce, la paix à travers l'oubli et le pardon. J'ai toujours particulièrement aimé ce poème, et il sonne parfaitement avec ce qui va suivre, termina-t-il. Merci.

    D'un signe de la tête, il indiqua le temps au guitariste, espérant réussir la tâche qu'il s'était imposé : ce soir, il voulait créer quelque chose de pûr, ouvrir son âme à une beauté simple, sans artifices et égratignures. Cette nuit en effet, sa voix, écorchée par moments, avait pour vocation la netteté. Non pas dans une démarche calculée, étudiée à l'image d'une mécanique, mais plutôt, paradoxalement, à travers la spontanéité. Il se laisserait porter, il improviserait. Pour cette audition, spectacle incroyablement ficelé à vrai dire, il montrerait un autre visage, un karma différent, plus ambitieux et loin de la petite ballade californienne et adolescente de la première fois. Lucide quant au risque qu'il prenait en sacrifiant son apparat de crooner nonchalant pour un chant plus net et élégant, le jeune homme hésita encore un instant. Mais voici l'heure, et l'arène toute entière attendait : il fallait se jeter dans la gueule du lion, dire oui à l'incertain. Et en rire.

    - Maintenant, je peux te sentir..., souffla-t-il, jouant du regard tout autour de lui.

    Sa voix résonnait en écho dans le théâtre, chose dont il n'était pas habitué et qui lui donnait une sensation d'élargissement, comme si toute l'énergie d'Edogawa lui avait été transmise. Quand il y pensait, cette scène ! Investie maintes fois par ces artistes aux talents extraordinaires ! Il brûlait d'enthousiasme et d'appréhension à la fois. C'était complétement fou, complétement insensé ! Et il espérait, secrêtement, que toucher ce micro sacré lui apporterait un peu de chance et de bonheur...

    'Reconnaissant' était un mot bien faible pour dépeindre l'état d'esprit dans lequel il était. Comme un gamin excité par ce qui l'entoure, même s'il ne sait pas quoi en faire. Il voulait tout essayer. Les premières notes sonnèrent comme un joug écrasant sur ses épaules : ce chant lui parlait plus que tout autre. Il dégageait une telle force, cette même soif d'absolu, cette passion pour une justice, pour un amour et un repos retrouvés. Le synthé, puis les guitares témoignèrent de l'habileté et de l'adaptation sans fautes des musiciens mis à disposition. Isaac fit silence en lui-même, et se laissant imprégner par cet opéra, ses univers, les instruments et sons divers, il embrassa la mélodie dans un cri brisé, que son timbre éraillé porta dans les hauteurs. Tout poids s'évanouit. Toute pression s'évapora, en cet éclat de voix. Il était libre, racheté. Te sentir, je peux te sentir. Ce bonheur absolu, ton baiser...

    Ses paroles se déversaient, longues et pûres, pour un effet plus traditionnel, et ainsi plus proche du public japonais. S'il se gardait des aigus, son ton était grave, caressant. De basse à ténor, sa voix traînante et chaude donnait un aspect lunaire à son refrain, à sa quête de l'impossible étoile. Un chant d'apaisement, mais aussi une certaine tristesse, sans doute dûe à la nostalgie de ces vers.

    Je ne peux pas le croire... Ce pourrait-il que ce soit le destin ?

    Très vite, la chanson prit un goût de trense, intense et psychédélique. Pareil à un affrontement, un combat passionné, c'était le récit d'un duel intérieur, entre foi et résistance. C'était l'histoire d'un homme, ce phoenix, et d'une expérience avec le ciel. Un rencontre purificatrice. Etrange, indéfectible.

    En symbole précieux, le crucifix doré qu'il portait autour du coup battait contre son coeur. Ce chant, ainsi que ce poème lui parlaient d'exploration, à travers les profondeurs de l’inconscient, les frontières du rêve et de la réalité, si inconstantes. Le regard porté vers la voûte, comme s'il parlait aux anges qui ornaient les plafonds, Isaac se sentit appelé, poussé au devant de la scène : Icare dans l'âme, il essaierait d'attraper ces petits guides ailés, il les toucherait, pour un peu de faveur et de magie.

    Si je me déçevais parfois, je devais encore lutter. Je combattais un gouffre sans fin ni paix, je priais secrêtement : je voulais le connaître. Voilà tout ce qui m'importait. Sa révélation. La tentation était grande et la faiblesse facile, mais si mes pensées jouaient à la guerre, mon coeur, lui, criait tout cet amour improbable, cette espérance et cette grâce inhabituelles. Au-delà des voiles que l'obscurité m'imposait, je me sentais léger, droit et vif comme un aigle. Je tenais bon, et je luttais, toute la nuit, pour ma bénédiction. Mais mon corps, emprisonné par ton étreinte... Quelle surprise ! Je ne t'avais pas remarqué, ici, si près. Les mots nous sont inutiles... Bientôt survient la libération. Les mystères de la vie... Non, rien de tout cela ne semble important. Et le puzzle de mon coeur n'est pas encore assemblé. Me fondre en toi ne l'a pas complété. Mais en attendant ce moment, je peux sentir, je peux sentir... Je peux sentir que tu fais parti de moi.

    Soudain, le jeune homme perdit l'équilibre, et laissa son corps se sauver dans une danse instinctive, discrête, non pas d'assurance mais de folie spontanée. La guitare à l'épaule, basculant dans les aigus, il s'abandonna aux vocalises, extirpant de lui-même toute cette rage auparavant maîtrisée. Mais les racines de son coeur n'étaient pas déchirées. A leurs pieds et dans ses rêves se trouvait une petite boîte, où, telle une chimère, habitait la blague la plus drôle de l'univers. Cette minuscule boîte contenait le rire d'une ombre gigantesque, flanquée de milles visages aux milliers d'yeux : le spectre du père, le fantôme du frère, l'esprit des injustices vaines et des portes noires, celles de la colère et de la haine, celle de l'imagination même. Des portes qu'il s'efforçait de retenir, aussi magistrales et effrayantes soient-elles. Mais verroux et chaînes craquaient de tous côtés. Subito, le temps de trois secondes, elles explosèrent. L'Ether d'Edogawa, plafond fardé d'arabesques et d'angelots, lui arracha ces derniers cris, comme apogée musicale. L'assemblée lui fit l'effet d'un éclatement de milliers d'yeux, comme un millier d'étoiles. Ce qu'il cru être de la peur le saisit d'abord, mais ce n'était qu'un lâcher-prise, une liberté nouvelle, enfantée par cet instant inattendu.

    La batterie avait cessé, les mélodies s'atténuaient. La tête dans les étoiles et encore pénétré par la musique, Isaac marqua une pause et salua la foule d'une courbette un peu dépassée, qui trahissait sa désorientation. Le jeune homme s'inquiéta d'un "Merci de m'avoir supporté", le coeur plaisantin et l'esprit soulagé. C'était fait. Et il en redemanderait ! Un coup d'oeil vers les hauteurs, il s'effaça dans l'ombre des coulisses, la guitare à bras-le-corps.

    Maintenant. Maintenant, je connais la vérité. Maintenant, la dernière pièce est ancrée. Si douce...
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MessageSujet: Re: Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE]   Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 19:35

    C’était si bon. J’avais bien fait de prendre ma bonne vieille gratte. Lorsque Shin me demanda de jouer, malgré sa petite remarque dédaigneuse (d’ailleurs, j’aurais peut-être dû lui rappeler que j’ai 5 ans de plus que lui), je cru que mon cœur allait se rompre sous l’excès de joie. Quand il commença à jouer et à CHANTER, je sentis l’énergie du public s’enrouler autour des colonnes de l’opéra pour nous parvenir. Au moment de commencer, je pris une grande inspiration et dès les premiers accords, l’énergie, la force et l’amour du public me transcenda. Depuis combien de temps n’avions-nous pas joué ensemble et communié ?

    Le morceau finit, il s’adressa une nouvelle fois en anglais à la foule, (qu’il maîtrisait vachement bien, je savais qu’il était doué, mais pas à ce point), puis me murmura un merci après m’avoir confié le reste des auditions. Une sorte d’excuse version Shin. S’il était capable d’aller s’assoir après ça, moi pas. J’avais envie de sauter par-dessus la rambarde comme un super-héro et de rejoindre la scène qui semblait m’appeler.

    C’est la jeune femme, Noriiko, qui commença. Elle semblait peut-être manquer d’assurance au début mais lorsqu’elle commença tout changea. Le morceau n’était peut-être pas totalement rock mais il en envoyait. C’était le générique d’un vieux dessin animé, et elle l’interprétait à sa façon, pour moi c’était même mieux que l’original. Ce que j’avais ressenti en jouant, elle semblait en être à son tour victime. Elle irradiait. Le public semblait conquit par cette inconnue que Shin venait de mettre sur l’une des plus grandes salles du Japon. D’ailleurs, comment est-ce qu’il a fait pour la louer ?

    *Shin me dit pas que t’as recommencé…*

    Ses anciennes débauches ne nous avaient pas tellement profité, mais bon, s’il arrêtait après la formation du groupe, ça posait pas tellement de problèmes. Il ne devait pas avoir eût d’autre choix. Si Hachi apprenait ça, ça la peinerait sûrement.

    *Pas question de penser à ça maintenant, faut se reprendre mon vieux.*

    La chanteuse quitta la scène comme un papillon pour laisser la place au candidat suivant, Isaac.
    Il commença difficilement, comme s’il était soudainement paralysé. Je lançai un regard inquiet à Shin.

    « T’en as peut-être fait un peu trop, il a l’air carrément bloqué. »

    Je me détournai soudainement en entendant le jeune homme parler au public en français.

    *Ils savent tous parler étranger ou quoi ?! Je me sens trop nul là sérieux.*

    Il décida de reprendre une chanson de Hyde. Lui aussi victime du même sort que nous avions tous subis, il se lâcha et nous donna un vrai show. C’était presque flippant, il semblait possédé par la musique. La foule était en extase, les hurlements à la fin de la chanson étaient impressionnants. Les deux recrues semblaient s’être bel et bien emparées du public. Il salua, un peu trop fort même, et disparu dans les coulisses. Le dernier candidat était toujours manquant. Le batteur déjanté l’avait fait flipper à ce point ou quoi ?

    {Choc}

    *Le roi des démons en chair et en os.*

    Les auditions étaient terminées. J’allai m’assoir à côté de Shin pour débattre de tout ça, il fallait prendre une décision et finir par conclure.

    « Alors, t’en a pensé quoi ? Ils sont doués pour des amateurs. On les garde tous les deux ? Ça ferait deux chanteurs, enfin trois si tu veux chanter aussi, ou deux guitaristes. Ça donnerait plus de punch à la formation je trouve. À toi de décider. »

    "La seule chose qui me fait kiffer dans la vie, c’est de jouer de la guitare. Surtout sur tes chansons… "

    Ça allait faire bizarre de ne plus jouer pour Nana, mais elle n’était plus là et je n’allais pas abandonner la musique pour ça. Maintenant que nous avions un nouveau groupe et une nouvelle chance d’être reconnus en tant que musiciens professionnels, aucun de nous n’allait abandonner.
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Shin'ichi Okazaki

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MessageSujet: Re: Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE]   Lay down, black gives way to blue. It's time to rekindle the stars. (Noriiko-Shin-Nobuo-Isaac) [TERMINE] Icon_minitimeJeu 27 Sep - 20:14

    L'un après l'autre, les deux musiciens firent partager leur talent au public. Tout d'abord, la jeune et fragile fleur sauvage, Noriiko, offrit à la salle une prestation vocale. Cette dernière se mua en une magnifique rose fleurissant avec noblesse parmi les herbes folles. Sa voix était différente de leur précédente rencontre. Plus affirmée, elle dominait la scène ainsi que de la salle en véritable impératrice douairière attirant tous les regards. Cette fille était née avec le destin de cette rose. En l’espace d'un instant, l'azuré prit conscience du potentiel de cette demoiselle. Il savait qu'avec elle à ses côtés, le groupe bourgeonnerait jusqu'au bout du monde.

    L'émotion qui se dégageait de l'organe de la demoiselle était bien présente même si elle divergeait quelque-peu de l'univers habituel de Shin. Cette voix, elle était si différente de celle de Nana. Toutefois, la présence de cette demoiselle sur scène lui rappelait cette dernière. Elle chantait avec ses tripes, se battait pour faire entendre sa voix. Elle était de la trempe des grandes chanteuses, elle savait faire passer son domaine au public si bien que l'assistance demeurait silencieuse. Alternant voix et basse, Noriiko venait de créer son propre sanctuaire.

    Plus aucun doute n'habitait Shin à présent, c'était pour entendre une telle volonté s'exprimer, pour entrevoir l'âme de la jeune fille à travers sa prestation qu'il l'avait reconvoquée. Cette métamorphose qu'il attendait d'elle, l'azuré était en train de la vivre. Enfin la jeune demoiselle brisait sa chrysalide. Il ne pourrait se passer de cette créature dans son groupe.

    Le temps était venu de déposer un bouquet de chrysanthèmes sur Blast et d'aller de l'avant...


    Ces chrysanthèmes, elles sont aussi pour toi...

    La jouvencelle se retira pour laisser place à la personne d'Isaac Mugen. Le bassiste observait attentivement la scène, s'interrogeant sur la façon dont ce dernier allait agir. Abandonnerait-il l'estrade une fois de plus à l'instar de leur dernier entretien ? A première vue la fuite de l'éphèbe semblait inévitable, mais finalement il en fut autrement. La crainte de Nobu semblait s'estomper lorsque le bellâtre s'empara à nouveau du micro. Récitant un poème comme une sorte de rituel d'encouragement donné à lui-même, ou encore comme s'il eut voulu enthousiasmer la foule. La guitare se fit entendre et la voix du jeune commença à s'élever. Grave mais puissante, elle dégageait une chaleur mélancolique. A peine le candidat venait d'entamer sa représentation que Shin'ichi se rongeait déjà la lèvre inférieure. La rage et l'excitation, ces deux sentiments ambivalents se confrontaient en son for intérieur. Seigneur, il était bon !

    Le jeune homme se laissa emporter par la mélodie et son niveau vocal ne faisait que s’accroître. Si le personnage n'était pas au goût de Shin, son occulte angelus, lui, l'avait charmé. Même s'il peinait à se l'avouer, cette prestation lui avait arraché un sourire frissonnant. Serrant les dents à s'en faire saigner les gencives, il écoutait. Feignant de couvrir son visage d'un air penseur, il tentait en vain de dissimuler son émulation effervescente auprès de Nobuo, son comparse siégeant à ses côtés.
    La représentation prit fin sans que l'azuré ne s'en aperçoive, la voix de son ami le tira hors de ses pensées.

    « Alors, t’en a pensé quoi ? Ils sont doués pour des amateurs. On les garde tous les deux ? Ça ferait deux chanteurs, enfin trois si tu veux chanter aussi, ou deux guitaristes. Ça donnerait plus de punch à la formation, je trouve. À toi de décider. »

    A lui de décider ? Comme s'il y avait vraiment une décision à prendre. L'évidence était là, ils venaient de dénicher deux perles rares. La rose dans le champ de parasites ainsi que l'éclat de minuit. Comment douter à présent de leur éminent rôle dans la formation ?

    Se tournant vers le flavescent, il s'empressa de répondre. " Bien sûr qu'on les garde tous les deux, je sens qu'avec eux tout deviendra possible. Finalement on s'en sortira peut-être, Nobu. "

    Il prononça ces paroles d'une voix calme, comme lavé de toute amertume. Toutefois, il ne pouvait s'empêcher de prendre le ton le plus neutre possible, après tout il ne fallait pas se hâter en réjouissance. Trop souvent la pluie s'abattant sur son existence lui avait laissé des cicatrices, rien n'était encore gagné dans son esprit.

    Au fond de lui, il enviait Nobu. Il semblait si bien se remettre des tours que la vie lui avait joué. L'azuré, lui, n'y parvenait pas. Son coeur n'était plus que larmes, rancœur et causticité, mais c'était par ces sentiments qu'il parviendrait à briller.

    Invitant Nobu à le suivre en contrebas pour rejoindre la marionnette désarticulée, Shin s'apprêtait à rejoindre les coulisses pour y retrouver les sujets de son expérience fantomatique. Après leur avoir annoncé à chacun qu'à présent ils étaient membres à part entière de la formation et leur avoir donné quelques recommandations quant à la suite de ce spectacle, Shin leur intima de les suivre, lui et Nobu sur scène.

    Leur entrée fut sujette à de grandes acclamations parmi l'assistance. Tous ces gens... Finalement, avaient-ils apprécié cette soirée ? Le bassiste s'approcha du micro dans l'optique d'officialiser la création du groupe. Devant les yeux du public toujours grand ouverts.

    " We are Rhadamanthys, and it was our first live. " Ce nom qu'il avait choisi seul, dont il n'avait jamais parlé à personne était enfin révélé. Il ne pouvait pas prendre le risque de voir s'y élever des oppositions. Le Dieu des enfers, siégeant parmi les défunts. C'était un hommage à lui, celui qui l'avait toujours guidé et qui, même à présent, continuait de l'inspirer.


    Ce panégyrique, il est pour toi...


    (fin)
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